Tachycardie sinusale

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Tachycardie sinusale

La régulation de la fréquence cardiaque se fait via le système nerveux autonome. Sa valeur normale est comprise entre 50 et 90 bpm. Pour des valeurs supérieures à 100 par minute on parle de tachycardie sinusale. Parmi les tachycardies sinusales dites « pathologiques » on retrouve les tachycardies sinusales inappropriées, les tachycardies orthostatiques posturales et les tachycardies par réentrée sino-atriale.

Tachycardie sinusale inappropriée

La tachycardie sinusale inappropriée (TSI) est une condition caractérisée par une accélération du rythme cardiaque, généré par le nœud sinusal, à un rythme qui ne correspond pas aux besoins physiologiques. Les patients atteints de TSI ont généralement une fréquence cardiaque de repos diurne supérieure à 100 bpm et une fréquence cardiaque moyenne sur 24 heures supérieure à 90 bpm.

La physiopathologie de cette condition n'est pas entièrement élucidée, mais elle peut impliquer plusieurs mécanismes :

  •    Dysfonction du système nerveux autonome :

L'équilibre entre le système nerveux sympathique et parasympathique, qui régule le rythme cardiaque, peut être perturbé dans la tachycardie sinusale inappropriée. Une augmentation de l'activité sympathique (autoanticorps des bétarécepteurs) ou une diminution de l'activité parasympathique (baisse de la sensibilité des récepteurs muscariniques et /ou  diminution de l’activation vagale efférente) peut contribuer à l'accélération du rythme cardiaque.

  • Altération du nœud sinusal :

·        Hyperexcitabilité du nœud sinusal : dans certains cas, le nœud sinusal peut être plus sensible que la normale aux stimuli qui provoquent habituellement une accélération du rythme cardiaque. Des stimuli physiologiques tels que l'exercice, l'effort physique, la fièvre, la déshydratation ou la consommation d'alcool peuvent déclencher une réponse excessive du nœud sinusal, conduisant ainsi à une tachycardie sinusale inappropriée.

·        Altérations intrinsèques du nœud sinusal : des changements structuraux ou électrophysiologiques du nœud sinusal peuvent contribuer à la tachycardie sinusale inappropriée. Cela peut inclure des anomalies congénitales, des canalopathies, des modifications liées à l'âge, des lésions ou une fibrose du nœud sinusal. Ces altérations peuvent perturber la régulation normale du rythme cardiaque et entraîner une accélération inappropriée.

·        Certaines altérations pourraient être d’origine génétique : une forme familiale italienne a été rapportée avec une mutation entraînant un gain de fonction des canaux pacemakers iF par augmentation de la sensibilité à l'AMPc de leurs protéines constituantes HCN4 (hyperpolarization enabled cyclic nucleotide gated protein).

  • Modulation neuro-hormonale par le peptide vasoactif intestinal, l’histamine, la noradrénaline, l’adrénaline, l’activation du récepteur 1-A de la sérotonine, l’activation GABAergique centrale ou la substance P.


Un élément essentiel pour le diagnostic de la tachycardie sinusale inappropriée (TSI) est la nécessité d'exclure les déclencheurs « physiologiques », psychologiques ou certaines substances médicamenteuses ou non :

  • Effets médicamenteux ou de certaines substances : anticholinergiques, catécholamines, alcool, caféine, tabac, cocaïne, l’arrêt des béta-bloquants
  • Affections médicales : anémie, déshydratation, exercice, anxiété, douleur, embolie pulmonaire, fièvre, péricardite, insuffisance aortique ou mitrale, infarctus du myocarde, pneumothorax, hyperthyroïdie, hypoglycémie…