« Dysfonction sinusale / bloc sino-atrial » : différence entre les versions

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== ECG ==
== ECG ==
* <u>Bradycardie sinusale</u> (<50bpm, majeure <40bpm) avec parfois échappement jonctionnel et dissociation iso-rythmique.
 
[[Fichier:Bradycardie sinusale.jpg|centré|vignette|Onde p sinusale : positive en DI, DII, V5, V6 et négative en avR. Bradycardie à 45bpm. ]]
=== <u>Bradycardie sinusale</u> (<60bpm, majeure <40bpm) ===
avec parfois échappement jonctionnel et dissociation isorythmique.[[Fichier:Bradycardie sinusale.jpg|centré|vignette|Onde p sinusale : positive en DI, DII, V5, V6 et négative en avR. Bradycardie à 45bpm. ]]
[[Fichier:Dissociation isorythmique.jpg|centré|vignette|Rythme régulier à  42 bpm. Le complexe QRS a une durée normale (0,08 secondes) et une morphologie normale, bien qu'il y ait une mauvaise progression de l'onde R dans les dérivations V1 et V2. L'axe est d'environ 0° (complexe QRS positif en dérivation I et biphasique en dérivation aVF).  Les intervalles QT/QTc sont normaux (460/385 millisecondes). Il y a des changements de l'onde T aspécifiques dans les dérivations I, II, aVL et V3 à V6 (^). Il y a une onde P avant chaque complexe QRS (+), mais l'intervalle PR est très court et non constant et variable. L'onde P est positive dans les dérivations I, II, aVF et V4 à V6. Par conséquent, il existe une bradycardie sinusale sous-jacente à un rythme de 42 bpm.  Il y a donc une dissociation atrio-ventriculaire (AV). Les 2 causes principales de dissociation AV sont le BAV complet  dans laquelle la fréquence auriculaire est plus rapide que la fréquence ventriculaire car les complexes QRS sont attribuables à un rythme d'échappement (ventriculaire ou jonctionnel). L'étiologie du rythme d'échappement est basé sur la morphologie du complexe QRS et non sur la vitesse du rythme d'échappement. La seconde est un pacemaker inférieur accéléré (jonctionnel ou ventriculaire) dans lequel la fréquence ventriculaire est plus rapide que la fréquence auriculaire. Lorsque les fréquences auriculaire et ventriculaire sont identiques, comme on le voit sur cet ECG (lorsqu'il est enregistré à une vitesse normale de 25 mm/sec), la raison de la dissociation AV ne peut pas être établie. C'est ce qu'on appelle la dissociation isorythmique.<ref>Podrid J. ECG Response: August 6, 2013. Isorhythmic dissociation. Circulation. 2013 Aug 6;128(6):673.</ref>]]
[[Fichier:Dissociation isorythmique.jpg|centré|vignette|Rythme régulier à  42 bpm. Le complexe QRS a une durée normale (0,08 secondes) et une morphologie normale, bien qu'il y ait une mauvaise progression de l'onde R dans les dérivations V1 et V2. L'axe est d'environ 0° (complexe QRS positif en dérivation I et biphasique en dérivation aVF).  Les intervalles QT/QTc sont normaux (460/385 millisecondes). Il y a des changements de l'onde T aspécifiques dans les dérivations I, II, aVL et V3 à V6 (^). Il y a une onde P avant chaque complexe QRS (+), mais l'intervalle PR est très court et non constant et variable. L'onde P est positive dans les dérivations I, II, aVF et V4 à V6. Par conséquent, il existe une bradycardie sinusale sous-jacente à un rythme de 42 bpm.  Il y a donc une dissociation atrio-ventriculaire (AV). Les 2 causes principales de dissociation AV sont le BAV complet  dans laquelle la fréquence auriculaire est plus rapide que la fréquence ventriculaire car les complexes QRS sont attribuables à un rythme d'échappement (ventriculaire ou jonctionnel). L'étiologie du rythme d'échappement est basé sur la morphologie du complexe QRS et non sur la vitesse du rythme d'échappement. La seconde est un pacemaker inférieur accéléré (jonctionnel ou ventriculaire) dans lequel la fréquence ventriculaire est plus rapide que la fréquence auriculaire. Lorsque les fréquences auriculaire et ventriculaire sont identiques, comme on le voit sur cet ECG (lorsqu'il est enregistré à une vitesse normale de 25 mm/sec), la raison de la dissociation AV ne peut pas être établie. C'est ce qu'on appelle la dissociation isorythmique.<ref>Podrid J. ECG Response: August 6, 2013. Isorhythmic dissociation. Circulation. 2013 Aug 6;128(6):673.</ref>]]
* <u>Pause sinusale</u>, à différencier d’une ESA bloquée ou d’un à coup vagal. Il faut bien regarder l’onde T !  
 
=== <u>Pause sinusale</u> ===
à différencier d’une ESA bloquée ou d’un à coup vagal. Il faut bien regarder l’onde T !  
[[Fichier:ESA bloquées.jpg|centré|vignette|L’activité atriale est sinusale (positive en DI, DII, V5, V6 et négative en aVR). On peut voir dans la partie initiale de l’onde T, une activité atriale ectopique correspondant à une extrasystole atriale bloquée (non suivie d’un QRS) avec pause sinusale post-extrasystolique expliquant la pseudo-bradycardie sinusale. ]]
[[Fichier:ESA bloquées.jpg|centré|vignette|L’activité atriale est sinusale (positive en DI, DII, V5, V6 et négative en aVR). On peut voir dans la partie initiale de l’onde T, une activité atriale ectopique correspondant à une extrasystole atriale bloquée (non suivie d’un QRS) avec pause sinusale post-extrasystolique expliquant la pseudo-bradycardie sinusale. ]]
* <u>Bloc sino-atrial (BSA)</u> :
 
=== <u>Bloc sino-atrial (BSA)</u> : ===
° '''BSA du 1er degré ''': allongement du temps de conduction entre le NS et l’oreillette, que l’on ne peut donc pas voir sur un ECG de surface. Seule l’exploration électrophysiologique permet de faire le diagnostique. On peut cependant le suspecter par une pause après une extra-systole prolongée.
° '''BSA du 1er degré ''': allongement du temps de conduction entre le NS et l’oreillette, que l’on ne peut donc pas voir sur un ECG de surface. Seule l’exploration électrophysiologique permet de faire le diagnostique. On peut cependant le suspecter par une pause après une extra-systole prolongée.


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  [[Fichier:BSA type 2.jpg|centré|vignette|Bloc sino-auriculaire du deuxième degré, un influx sur 2 étant bloqué (bloc sino-auriculaire 2/1). En effet, la baisse de fréquence cardiaque est brutale avec un espace PP approximativement doublé par rapport au précédent.[https://www.cardiocases.com/fr/ecg/traces/troubles-de-la-conduction-dysfonction-sinusale/bloc-sino-auriculaire]]]
  [[Fichier:BSA type 2.jpg|centré|vignette|Bloc sino-auriculaire du deuxième degré, un influx sur 2 étant bloqué (bloc sino-auriculaire 2/1). En effet, la baisse de fréquence cardiaque est brutale avec un espace PP approximativement doublé par rapport au précédent.[https://www.cardiocases.com/fr/ecg/traces/troubles-de-la-conduction-dysfonction-sinusale/bloc-sino-auriculaire]]]
[[Fichier:BSA 2 type 2.jpeg|centré|vignette|Intervalle PP fixe jusqu’à ce qu’une onde p soit bloquée. La longueur de l’intervalle PP non conduite est le double de celui où elle est conduite. ]]  
[[Fichier:BSA 2 type 2.jpeg|centré|vignette|Intervalle PP fixe jusqu’à ce qu’une onde p soit bloquée. La longueur de l’intervalle PP non conduite est le double de celui où elle est conduite. ]]


° '''BSA du 3ème degré''' : absence d’ondes p, avec rythme d’échappement jonctionnel (au niveau de la partie basse du nœud d’Ashoff-Tawara ou de la portion adjacente du tronc commun du faisceau de His dite région nodo-hisienne), qui peut être suivi d’une onde P sinusale, qui est alors soit bloquée, soit conduite au ventricule.  Si aucun foyer jonctionnel n’apparait, un foyer ventriculaire (plus bas situé, QRS large) ou occasionnellement un autre foyer atrial lent (le plus souvent un foyer du sinus coronaire, acticité atriale négative dans les dérivations inférieures) peuvent faire office de pacemaker subsidiaire. Quand l’échappement est jonctionnel, l’aspect du complexe QRS n’est habituellement pas modifié par rapport à celui observé lorsque le rythme est sinusal.  
=== ° '''BSA du 3ème degré''' : ===
absence d’ondes p, avec rythme d’échappement jonctionnel (au niveau de la partie basse du nœud d’Ashoff-Tawara ou de la portion adjacente du tronc commun du faisceau de His dite région nodo-hisienne), qui peut être suivi d’une onde P sinusale, qui est alors soit bloquée, soit conduite au ventricule.  Si aucun foyer jonctionnel n’apparait, un foyer ventriculaire (plus bas situé, QRS large) ou occasionnellement un autre foyer atrial lent (le plus souvent un foyer du sinus coronaire, acticité atriale négative dans les dérivations inférieures) peuvent faire office de pacemaker subsidiaire. Quand l’échappement est jonctionnel, l’aspect du complexe QRS n’est habituellement pas modifié par rapport à celui observé lorsque le rythme est sinusal.  
[[Fichier:Dysfonction sinusale .jpg|centré|vignette|Bradycardie  à 45 battements/minute, dysfonction sinusale avec absence totale d’onde P sinusale, échappement probablement jonctionnel (QRS réguliers et modérément ralentis), avec aspect de bloc de branche droit; conduction rétrograde (activité atriale négative dans les dérivations inférieures avec intervalle RP’ fixe); En l’absence d’activité sinusale, la dépolarisation ventriculaire peut être initiée par un centre d’automatisme secondaire  qui génère l’influx électrique. Dans le cas d’une dysfonction sinusale, le foyer ectopique d’échappement est le plus souvent jonctionnel et se situe au niveau de la partie basse du nœud d’Ashoff-Tawara ou de la portion adjacente du tronc commun du faisceau de His dite région nodo-hisienne.  Lorsqu’aucun foyer jonctionnel n’apparaît, un foyer plus bas situé peut alors pendre le relais (QRS larges) ou occasionnellement un autre foyer atrial lent, le plus souvent au niveau du sinus coronaire, avec une activité atriale qui sera négative dans les dérivations inférieures. ]]
[[Fichier:Dysfonction sinusale .jpg|centré|vignette|Bradycardie  à 45 battements/minute, dysfonction sinusale avec absence totale d’onde P sinusale, échappement probablement jonctionnel (QRS réguliers et modérément ralentis), avec aspect de bloc de branche droit; conduction rétrograde (activité atriale négative dans les dérivations inférieures avec intervalle RP’ fixe); En l’absence d’activité sinusale, la dépolarisation ventriculaire peut être initiée par un centre d’automatisme secondaire  qui génère l’influx électrique. Dans le cas d’une dysfonction sinusale, le foyer ectopique d’échappement est le plus souvent jonctionnel et se situe au niveau de la partie basse du nœud d’Ashoff-Tawara ou de la portion adjacente du tronc commun du faisceau de His dite région nodo-hisienne.  Lorsqu’aucun foyer jonctionnel n’apparaît, un foyer plus bas situé peut alors pendre le relais (QRS larges) ou occasionnellement un autre foyer atrial lent, le plus souvent au niveau du sinus coronaire, avec une activité atriale qui sera négative dans les dérivations inférieures. ]]
[[Fichier:BSA.jpg|centré|vignette|BSA [https://www.e-cardiogram.com/bloc-sino-atrial/]]]  
[[Fichier:BSA.jpg|centré|vignette|BSA [https://www.e-cardiogram.com/bloc-sino-atrial/]]]
 
* <u>Arrêt sinusal</u> :


=== <u>Arrêt sinusal</u> : ===
Pause brutale et prolongée qui ne correspond pas à un multiple du cycle de base, par baisse de l’automatisme sinusal avec une incapacité du nœud sinusal d’engendrer une ou plusieurs impulsions. Il s’agit d’une anomalie de conduction de l’influx qui naît normalement dans le nœud sinusal mais n’est pas transmis aux cellules myocardiques auriculaires adjacentes (maladie péri-sinusale avec bloc de sortie permanent ou intermittent).  
Pause brutale et prolongée qui ne correspond pas à un multiple du cycle de base, par baisse de l’automatisme sinusal avec une incapacité du nœud sinusal d’engendrer une ou plusieurs impulsions. Il s’agit d’une anomalie de conduction de l’influx qui naît normalement dans le nœud sinusal mais n’est pas transmis aux cellules myocardiques auriculaires adjacentes (maladie péri-sinusale avec bloc de sortie permanent ou intermittent).