Effet stabilisant de membrane

Réduction de perméabilité des canaux ioniques membranaires des cellules myocardiques en rapport avec l’interaction de certaines substances lipophiles avec les lipoprotéines de la membrane cellulaire. Cette moindre perméabilité des canaux sodiques et potassiques entraîne une altération des propriétés électrophysiologiques des myocytes et une modification particulière des potentiels d’action ventriculaire. Cet effet a été observé initialement en présence des antiarythmiques de classe I (inhibiteurs du canal sodique) dont les quinidiniques d’où le synonyme d’effet ou action ” quinidine-like “.

La vitesse de conduction entre deux cellules dépend de la vitesse de dépolarisation ou phase 0 du potentiel d'action (canal sodique rapide). Si cette vitesse diminue, le QRS s'élargit ( Effet stabilisant de membrane)[1]

Les stabilisants de membrane sont nombreux. Il s’agit en particulier des antiarythmiques de classe I et des antidépresseurs tricycliques. Mais de très nombreuses substances possèdent cette propriété dose-dépendant : certains antipaludéens dont quinine, chloroquine et halofantrine, les phénothiazines, anti-histaminiques, le lithium, la cocaïne, le dextropropoxyphène, certains bétabloquants (propranolol et sotalol), le magnésium…

Le ralentissement de la phase 0 du potentiel d’action lié au blocage des canaux sodiques ralenti proportionnellement la vitesse de dépolarisation des fibres à réponse rapide ce qui ralenti la vitesse de conduction entre les myocytes et prolonge la durée des QRS (loi de Weidmann). Le ralentissement de la phase 3 lié au blocage des canaux potassiques allonge la repolarisation et donc l’intervalle QT.

Auteur(s): Simon Fitouchi

Références