Spécificité de l'ECG selon l'origine ethnique

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Particularités de l’électrocardiogramme du patient d’origine Africaine, R. Demoulin et al.

Introduction :

La plupart des aspects de l'ECG sont similaires entre les différentes origines ethniques. Il existe cependant quelques variations physiologiques entre certaines. La méconnaissance de ces variations peut aboutir à un diagnostic erroné ou inversement à une négligence thérapeutique. L’existence de ces atypies est toutefois aujourd’hui débattue et leur éventuel caractère génétique ou environnemental n’est pas formellement établi. L’ensemble de ces variations, observées chez des sujets indemnes de pathologie et non corrélées à un risque évolutif péjoratif, s’appellent des variantes de la normale.

Dans la population afro-caribéenne :

Ces variantes ont été particulièrement étudiées dans la population afro-caribéenne où elles sont plus nombreuses (« black repolarization »).

Les particularités de l’électrocardiogramme du patient d’origine africaine sont décrites depuis de nombreuses années. On observe plus fréquemment des variations à type de QRS hypervoltés, de repolarisation précoce, d’ondes T inversées en territoire précordial et de sus-décalage du segment ST en antérieur associé à une inversion de l’onde T.

Critères électriques d’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) :

Un voltage QRS ample à l’ECG est traditionnellement considéré comme le signe d’une HVG. La majoration de l’amplitude du QRS témoigne d’un processus de remodelage électrique du ventricule gauche qui n’a pas systématiquement de traduction anatomique. Néanmoins, l’ECG reste encore à ce jour l’outil de routine utilisé dans le dépistage de l’HVG. Plusieurs études soulignent une prévalence plus importante de certaines cardiopathies notamment hypertrophiques dans la population afro-caribéenne.

Repolarisation précoce :

La repolarisation précoce, décrite comme une élévation du point J > 1 mm en territoire inférieur ou latéral, est une variante de la repolarisation classique du sujet jeune et en particulier d’origine africaine ou afro-caribéenne. Cet aspect ECG, bénin dans la grande majorité des cas, se retrouve dans 5 % de la population générale, 40 % des athlètes caucasiens et jusqu’à 91 % des athlètes d’origine africaine ou afro-caribéenne. Il peut parfois prendre un caractère malin.

Auteur(s): Quentin Heyman

Références