Entrainement électrosystolique

Indications

La sonde d’entraînement électro-systolique est un dispositif qui permet de stimuler l’oreillette ou le ventricule de manière temporaire. Ses indications sont diverses.

Bradycardies :

L’indication la plus fréquente de la sonde d’entrainement est de loin le patient présentant un trouble conductif de haut degré. Il peut s’agir de stimulation atriale dans le cadre d’une dysfonction sinusale ou de stimulation ventriculaire en cas de trouble de la conduction atrio-ventriculaire. [1]

Dans ces situations, la sonde d’entrainement permet d’assurer une fréquence cardiaque adaptée en attendant l’implantation d’un stimulateur cardiaque définitif.

Le dispositif est particulièrement utile chez les patients répondant mal à l’isoprénaline ou chez ceux qui présentent des troubles du rythme sous ce traitement.

D’autre part, la sonde d’entrainement permet de délivrer une stimulation temporaire lorsque l’indication de stimulateur cardiaque définitif n’est pas encore établie. Il peut par exemple s’agir de troubles conductifs dans un contexte de désordre métabolique, iatrogénie, post-opératoire de chirurgie cardiaque, post-infarctus etc…

Enfin, la sonde d’entrainement peut être utilisée pour se prémunir du risque de BAV de haut degré au cours des procédures de remplacement valvulaire percutanées ou plus rarement lors des changements de boitier de stimulateur chez des patients dépendants.

Arythmies ventriculaires :

Plus rarement, l’entrainement électro-systolique est utilisé chez les patients présentant des arythmies ventriculaires.

L’accélération de la fréquence cardiaque est utile pour limiter la survenue d’ESV initiatrices de troubles du rythme ventriculaire.

De même, dans les situations d’orage rythmique ou lors d'une tachycardie prolongée bien tolérée hémodynamiquement, la sonde d’entrainement permet de délivrer des stimulations anti-tachycardiques et d’éviter le recours aux chocs électriques.

Mise en place

Voie d’abord :

Elle peut être introduite par voie jugulaire interne ou par voie fémorale.

La voie jugulaire interne peut être utilisée lorsque l’on souhaite mettre en place la sonde d’entrainement au lit du patient sans contrôle scopique. La veine jugulaire interne apporte alors un accès facile aux cavités cardiaques.

Cette voie d’abord permet au patient de se mobiliser plus facilement que la voie fémorale.

La voie fémorale permet une ponction plus aisée mais entrave la mobilisation du patient et nécessite l’utilisation d’un système de scopie.

Etapes

Anesthésie locale.

Ponction veineuse et mise en place d’un désilet.

Introduction de la sonde et positionnement dans l’oreillette droite ou le ventricule droit selon l’indication. Cette étape est effectuée sous contrôle par scopie ou éventuellement échographique en cas de voie jugulaire.

Recueil du signal et réalisation du test de seuil.

Fixation du désilet et de la sonde à la peau

Réalisation du pansement.


Note importante : la présence d’un dispositif intravasculaire et l’alitement inhérent à la SEES nécessitent une anticoagulation efficace par HBPM ou HNF. [2]

Principe de fonctionnement

La sonde d’entrainement peut fonctionner selon un mode asynchrone (VOO et AOO) ou le plus souvent synchrone (VVI majoritairement, AAI plus rarement).

Les paramètres que l’on peut programmer sont donc la fréquence cardiaque minimale, la sensibilité (mV) et l’amplitude de sortie (le plus souvent, en mA).

Il est nécessaire d’effectuer régulièrement un test de détection et de seuil pour s’assurer que la sonde ne s’est pas déplacée et que la sensibilité et l’amplitude de sortie programmées sont adaptées. En cas de mauvais réglage, la sonde expose le patient au défaut de stimulation (risque d’asystolie) et à la stimulation inappropriée (risque de stimulation sur l’onde T et de trouble du rythme ventriculaire).

Complications

Hématome du point de ponction.

Faux anévrysme et/ou fistule artério-veineuse en cas de ponction artérielle accidentelle: le guidage échographique est désormais recommandée pour les ponctions fémorales.

Thrombose veineuse profonde en l’absence d’anticoagulation.

Épanchement péricardique et risque de tamponnade en cas de sonde transfixiante.

Déplacement de sonde et perte de capture.

Troubles du rythme atriaux et ventriculaires sur extra-stimuli mécanique ou en cas de mauvais réglage. [3]


Auteur(s): Clément Davril

Bibliographie

  1. (1)   Chun, Kwang Jin; Gwag, Hye Bin; Hwang, Jin Kyung; Park, Seung-Jung; On, Young Keun; Kim, June Soo; Park, Kyoung-Min; Widmer, Jay (2020). Is transjugular insertion of a temporary pacemaker a safe and effective approach?. PLOS ONE, 15(5), e0233129–. doi:10.1371/journal.pone.0233129
  2. (2)   Sanders, P., Farouque, H. M. O., Ashby, D. T., Mahar, L. J., & Young, G. D. (2001). Effect of anticoagulation on the occurrence of deep venous thrombosis associated with temporary transvenous femoral pacemakers. The American Journal of Cardiology, 88(7), 798–801. doi:10.1016/s0002-9149(01)01857-4
  3. (1)   Lumia, Francis J.; Rios, Jorge C. (1973). Temporary Transvenous Pacemaker Therapy: An Analysis of Complications. Chest, 64(5), 604–608. doi:10.1378/chest.64.5.604